(News écrite et compilée par une femme, maman, épouse, investie professionnellement et syndicalement :))
Journée internationale des droits des femmes : J-7. Et si on en profitait pour faire un petit état des lieux de la situation ?
En premier lieu, il semble bon de rappeler quelques constats chiffrés … Je passerai volontairement les sujets de la rémunération et du temps de travail qui sont bien plus complexes à analyser que ce que l’on veut nous le faire penser…
Arrêtons nous plutôt sur l’évolution des stéréotypes de genre, parce que là, j’avoue que j’ai été surprise par les résultats de l’enquête de la DREES !
Le rapport 2024 sur l’état des lieux du sexisme en France, du HCEfh, souligne que les stéréotypes de genre se renforcent, notamment chez les hommes :
Les femmes conservent une image de personnes moins disponibles que les hommes puisqu’elles doivent concilier leur vie professionnelle et leur vie familiale. (Faut-il en déduire que l’homme n’est pas partie prenante à la vie familiale ?)
(*) Enquête réalisée de 2020 à 2022, en face à face, auprès d’un échantillon de 4 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans ou plus.
https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse/etudes-et-resultats/des-stereotypes-de-genre-encore-tres-ancres
Selon une étude de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres), près d’une femme cadre sur deux, estime que sa reprise d’activité après un congé maternité a été « difficile » ; 44 % admettent avoir du mal à retrouver leur place et 56 % ont le sentiment de ne plus être considérées comme « engagées ».
Par ailleurs, 71 % estiment que les entreprises ne s’impliquent pas suffisamment pour favoriser ce changement de vie. Elles citent également le manque de transparence sur les changements organisationnels intervenus en leur absence, notamment les décisions stratégiques.
Surtout, 69 % des femmes estiment qu’un congé maternité ralentit de « plusieurs années » l’évolution professionnelle.
(* ) L’étude a été réalisée par l’institut CSA auprès de 840 femmes cadres ayant eu au moins un enfant au cours des dix dernières années.
Le Sénat a rejeté, le 15 février, la proposition de loi qui visait à améliorer et garantir la santé et le bien-être des femmes au travail.
Le texte prévoyait, d’une part, qu’une femme qui souffre de dysménorrhée, dont l’endométriose (*), peut obtenir une prescription d’arrêt de travail, valable pendant une durée d’un an, autorisant l’assurée à interrompre le travail, pour une durée ne pouvant excéder deux jours par mois, chaque fois qu’elle se trouve dans l’incapacité physique de continuer le travail, avec le versement d’indemnités journalières de sécurité sociale et ce, sans délai de carence.
L’indemnité journalière versée correspond alors à la totalité des revenus d’activité antérieurs soumis à cotisations à la date de l’interruption du travail, retenus dans la limite d’un plafond et ramenés à une valeur journalière (et non seulement à 50 % comme pour les arrêts de travail de droit commun).
D’autre part, la proposition de loi prévoyait que l’accord collectif sur le télétravail ou la charte élaborée par l’employeur définisse les modalités d’accès des salariées souffrant de dysménorrhée invalidante à une organisation en télétravail.
Alors, bonne ou mauvaise chose pour les femmes ?
J’avoue que je n’arrive pas à me convaincre qu’une loi instaurant un congé menstruel pour les salariées qui ont des règles douloureuses (dysménorrhée) serait une bonne nouvelle. Il est vrai que beaucoup critiquent le rejet des sénateurs. Ces personnes considèrent que le congé menstruel serait une avancée sociétale forte, voire un droit fondamental pour les femmes.
> Mais ce mécanisme ne serait-il pas plus néfaste que salvateur dans ses effets ?
Oui, le constat est sans appel. Nous les femmes souffrons (pour certaines atrocement et sans traitement adéquat!), avant et pendant les règles. C’est une réalité. Et ça nous impacte plusieurs jours par mois pendant deux tiers de notre vie active !
Pour autant, considérer comme un progrès sociétal le droit pour chaque salariée d’être consignée à domicile 1 ou 2 jours par mois pour souffrir (en silence) ne me semble pas une réponse à la hauteur du problème. (J’ouvre le débat :))
> Toute nouvelle mesure qui nous éloignerait de fait encore un peu + du marché du travail ne serait-elle pas à contrecourant ?
Le droit fondamental de la Femme est d’une toute autre ambition : Nous permettre d’occuper pleinement la sphère professionnelle, à tous les niveaux, avec toutes nos forces, fragilités et particularités. En premier lieu en mettant toute notre énergie collective (et argent public !) pour obtenir (enfin) en France des recherches médicales d’ampleur pour comprendre et lutter contre ces maux physiques typiquement féminins et déconsidérés depuis toujours (endométriose, ménopause, etc.).
Nous ne pouvons (devons) pas nous résigner à souffrir.
Que des entreprises expérimentent le congé menstruel pour valoriser leur marque employeur, pourquoi pas. Qu’on veuille en faire une norme légale progressiste, j’en suis moins convaincue…
Attention, ce post ne nie pas cette souffrance, bien au contraire. Des dispositifs « admin » existent pour la prise en charge de l’endométriose : RQTH, reconnaissance affection longue durée pour une meilleure indemnisation SS.
Par ailleurs, favoriser le Télétravail a aussi un sens certain dans ces situations !
Plus d’info : https://www.axa-assurancescollectives.fr/actualites/endometriose-combiner-maladie-travail/
Non, la journée de la femme ne doit pas aboutir à la distribution de
C’est bien sympa, mais … En quoi ces attentions répondent aux questions du droit des femmes ?
Et surtout où en sont les entreprises sur les sujets qui impactent réellement les droits des femmes ?
Quand on parle du droit des femmes dans le monde du travail, on évoque notamment :
FO Groupe Bouygues se veut particulièrement attentif à ces sujets, et les porte lors des négociations d’entreprise telles que l’Egalité femmes/hommes et la QVT. Cela peut prendre la forme de :
Mais c’est aussi en travaillant sur :
Ou encore en veillant à ce que l’index Égalité femmes hommes de nos entreprises, évolue dans le sens de l’égalité de rémunération, l’accès à la promotion et le respect des droits liés à la maternité.
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